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L’intelligence artificielle au carrefour de la visite d’Emmanuel Macron à Pékin

Après l’histoire millénaire lundi, c’est la Chine innovatrice qu’Emmanuel Macron met en avant ce mardi 9 janvier 2018. Il s’est rendu dans la matinée dans le Soho3Q, l’un des incubateurs de Pékin qui accueillent des start-up actives dans la haute technologie. S’y est tenu un forum sur l’intelligence artificielle. Le président français a par ailleurs prononcé un discours résolument économique dans la capitale chinoise.

 Avec notre correspondante et notre envoyée spéciale à Pékin,  Heike Schmidt  et  Valérie Gas

Emmanuel Macron a visité, ce mardi matin, un incubateur de start-up à Pékin. L’occasion pour le chef d’Etat d’échanger avec des investisseurs français et chinois. Il a profité de cette visite pour parler d’un partenariat économique.

C’était – Le – discours économique du président français en Chine. Un message pour montrer sa volonté de favoriser l’innovation dans le partenariat de la France avec la Chine sur le plan économique.

Emmanuel Macron a vanté le gagnant-gagnant dans les domaines traditionnels comme le nucléaire et l’aéronautique, mais aussi dans la transition écologique. Des accords devaient être signés dans l’après-midi avec le gouvernement chinois.

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Le président français a aussi adhéré à l’initiative de Xi Jinping sur les nouvelles routes de la soie, porteuses d’une collaboration féconde, a-t-il dit, si elles sont en partage et visent le développement des pays qu’elles traversent.

Ce discours d’Emmanuel Macron part d’un constant : la Chine n’est plus le pays d’une économie à bas coût. Elle veut monter en qualité et le chef de l’Etat français espère que les entreprises de l’Hexagone en bénéficieront.

Tout comme il compte sur une augmentation des investissements chinois en France. Et pour les inciter, Emmanuel Macron a vanté à Pékin les réformes menées à Paris, notamment la réforme du marché du travail.

La relation a deux déséquilibres. Il y a un déséquilibre en termes d’investissements, il y a moins d’investissements chinois en France qu’il n’y a d’investissements français en Chine. Ce qui, compte tenu de la taille de nos marchés, est tout de même surprenant. Donc là, il faut décider sur quels secteurs on est prêts à ce qu’il y ait plus d’investissements et l’encourager. Et puis, il y a un déséquilibre commercial qui joue dans l’autre sens: notre premier déficit commercial est avec la Chine. On importe environ 45 milliards, on exporte environ 15 milliards. Donc, si on veut le rééquilibrer, il faut que l’on puisse exporter davantage. Ce qui veut dire avoir un meilleur accès au marché chinois. Ça fait partie justement des discussions politiques que nous avons. Mais moi je ne le fait pas du tout de manière défensive, je le fais de manière gagnant-gagnant.
Emmanuel Macron sur la relation entre la France et la Chine09/01/2018 – par RFI Écouter

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Au deuxième jour de sa première visite dans l’Empire du Milieu en tant que président, le chef de l’Etat s’est aussi rendu au Soho3Q, l’un des incubateurs de Pékin qui accueillent des start-up actives dans la haute technologie.

L’occasion d’illustrer ce partenariat qui lie les deux pays dans l’un des domaines les plus porteurs d’innovations de l’économie mondiale actuelle. Et d’évoquer un sujet qui fascine autant qu’il inquiète : l’intelligence artificielle.

« Les deux pays représentent le futur dans l’intelligence artificielle », a dit le représentant de la Fondation France Chine. Il faut donc créer des ponts, rapprocher l’industrie et le monde académique en Chine et en France.

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Un fonds d’investissement de 1 milliard d’euros doit servir à développer la recherche et les applications industrielles. Et un programme d’échanges permettra à 20 talents chinois et à 20 talents français de perfectionner leur savoir-faire.

La prévention médicale, les voitures sans conducteur, des robots accompagnateurs pour des vieilles personnes, la téléphonie… L’intelligence artificielle est déjà présente partout désormais.

Mais Emmanuel Macron a averti : la technologie doit être au service de l’homme. Or, la Chine utilise l’intelligence artificielle aussi pour mieux surveiller ses citoyens. Elle permet aujourd’hui au Parti d’excercer un contrôle quasi total sur ses citoyens.

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La reconnaissance faciale et des millions de caméras permettent de reconnaître les 1,4 milliard de Chinois en trois secondes. La police pourra intervenir avant même qu’un crime soit commis, grâce à des listes noires de suspects.

Pékin est aussi en train de mettre en place un système de « crédit social » qui juge le comportement politique de chaque citoyen. Plus on est critique, plus il sera difficile de trouver une place d’école pour son enfant ou un lit à l’hôpital…

Pékin met les bouchées doubles : d’ici 2025, l’industrie de l’intelligence artificielle doit générer 150 milliards d’euros. Le président français aura peut-être l’occasion d’en rediscuter avec son homologue chinois ce mardi après-midi.

La discussion va se nouer dans le temps, je crois qu’il l’a entendu, et nous avons continué hier soir très longuement à en parler. Nous en parlerons encore cet après-midi et nous allons voir comment les choses se font. Je pense que les choses se font aussi de manière très différente de ce qu’elles peuvent se faire entre deux dirigeants européens ou même occidentaux, parce que la manière de s’exprimer et la manière d’échanger n’est pas la même. Et donc, c’est aussi pour cela que – vous l’avez vu hier –, j’ai fait un discours qui n’était pas forcément le même que celui que j’aurais fait en m’exprimant à un autre dirigeant, parce que je pense que c’est une partie de mon travail de comprendre les contraintes et les catégories de pensée de mes interlocuteurs
Emmanuel Macron évoque sa relation avec le président chinois Xi Jinping
09/01/2018 – par RFI

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